Dans mon expérience, quand on lit quelque chose1, on se forge un jugement sur son auteur. Cela se construit petit à petit, au fil de la/des lectures. Par exemple :

  • “a l’air sympa” / “peu agréable”
  • “est une fille” / “est un garçon” / “est transsexuel”
  • “est vieux” / “est jeune”

J’imagine que je n’y échapperai pas : celui ou celle qui décide de me lire va sans doute en profiter pour se forger ou affiner son opinion de moi. Ainsi, elle ou il pourrait tirer des conclusions à partir de mes choix de mots, de mes choix d’exemples, de mes constructions de phrase. Cela fait partie du grand jeu des interactions sociales.

Je vais donc essayer de clarifier tant pour moi que pour pour ceux qui me liront, la portée de mes articles de blog.

D’abord, est-ce que j’écris ce que je pense ? Selon toute vraisemblance : oui. Notons toutefois que je peux penser vert à un moment, rouge à un autre, et réfrigérateur un instant plus tard. En d’autres termes je peux changer d’avis, et je revendique ce droit.

Est-ce que ce que j’écris est, pour moi, la vérité ? Non, pas du tout. Je peux penser quelque chose, y croire, et savoir tout de même qu’il y a moyen que je me plante (ou qu’il faut raffiner ma pensée, ou tout un tas d’autres ajustements plus ou moins catastrophiques2). C’est aussi pour ça que je revendique le droit de changer d’avis.

  1. ou d’autres formes de communication, mais ici c’est l’écrit qui m’importe ↩

  2. j’utilise “catastrophe” pour désigner n’importe quel événement ayant un effet plutôt non-continu, c’est-à-dire sans transition douce évidente à partir de l’état précédent, sans forcément être de type funeste. Je ne sais pas d’où me vient ce terme. Je pensais que ce terme est utilisé en psychologie ou en littérature mais je ne retrouve pas de référence. Une recherche Google m’amène à la théorie des catastrophes (https://www.futura-sciences.com/sciences/dossiers/mathematiques-histoire-mathematiques-10-dates-cles-1057/page/9/ et https://www.universalis.fr/encyclopedie/theorie-des-catastrophes/), ce qui n’est pas ce que je cherche. ↩